1193-1253
Jeunesse
Claire est la fille aînée d’une famille noble d’Assise.
Son époque est marquée par des violences sociales entre nobles et bourgeois, par des guerres entre cités, par l’essor du commerce qui exclut une masse de nouveaux pauvres : les anonymes que sont les pauvres urbains.
A Assise le régime féodal qui donnait le pouvoir à la noblesse est renversé par la classe montante des bourgeois à laquelle appartenait François, fils d’un riche marchand de draps.
La famille de Claire s’exile à Pérouse. Un nouveau monde naît à l’époque de Claire et elle ne sera pas insensible à ses aspirations à la liberté, à la fraternité et à la paix.
Claire revient à Assise où la conversion de François fait grand bruit. Elle a 16 ou 17 ans quand elle entend François pour la première fois.
Un choix de vie… L’Evangile et la pauvreté
La prédication de François entre en résonnance avec ce que l’Esprit lui murmure au fond du cœur. Des entretiens secrets suivent et François confirme la jeune fille dans son projet de vie religieuse alors qu’elle est en train de refuser les beaux partis que lui proposent ses parents !
Au soir de la fête des Rameaux, Claire a 18 ans, elle quitte de nuit la maison familiale, pour rejoindre François et les frères qui l’attendent en prière dans la petite chapelle de la Portioncule. Là, François lui coupe les cheveux et lui donne l’habit de pauvreté.
Peu de temps après, elle va demeurer à Saint-Damien, la petite église que François avait réparée et où le Christ en croix l’avait interpellé : « Va, François, répare mon église ».
Bientôt, sa sœur Catherine et d’autres jeunes femmes nobles, amies ou de sa parenté, citadines ou servantes, vont la rejoindre. Ensemble, à l’écoute de l’Évangile, cette première communauté mène une vie de prière, simple, pauvre et fraternelle.
François donne aux sœurs une petite « forme à vivre » où l’accent est mis sur la pauvreté évangélique et l’appartenance à une même famille spirituelle.
Claire refuse de posséder des propriétés elle s’inscrit dans les pas de François dans une dynamique de pauvreté volontaire et collective ce qui est tout à fait inédit à l’époque.
Par fidélité à son intuition évangélique, elle sollicite le pape Innocent III pour vivre le « Privilège de pauvreté ».
Devenir sœur…
Il y a dans la spiritualité de Claire une harmonie et une simplicité qui découle de la manière de vivre en amitié avec Dieu, avec soi et les autres.
« Demeurez toujours les amies de Dieu, les amies de vos âmes et de toutes vos sœurs et soyez toujours attentivement fidèles aux promesses que vous avez faites au Seigneur. Que le Seigneur soit toujours avec vous et puissiez-vous être vous aussi, toujours et partout avec Lui. »
« Et vous aimant les unes les autres de la charité du Christ, l’amour que vous avez au-dedans, montrez-le au-dehors par des actes, afin que provoquées par cet exemple, les sœurs croissent toujours dans l’amour de Dieu et la charité mutuelle. »
L’amour du Christ, la contemplation…
Claire contemple l’enfant couché dans la crèche, son humilité, sa pauvreté : « le Roi des anges dans une mangeoire d’animaux »
Elle admire dans le reflet du miroir le chemin du Fils de Dieu, l’humilité de Dieu, sa pauvreté, les fatigues et les injures que le Christ a subies, l’amour qui l’a conduit à mourir sur la croix. Cette contemplation la transforme et l’illumine, joie d’être créée et sauvée ! Les sœurs deviennent miroir les unes pour les autres et ensemble pour le monde
« Aime totalement Celui qui par amour pour toi s’est donné tout entier. »
« Pose ton esprit, ton âme, ton cœur devant le Christ miroir du Père et transforme toi tout entière par la contemplation dans l’image de sa divinité. Alors tu ressentiras toi aussi ce que ressentent les amis en goûtant la douceur cachée que dès le commencement, Dieu a réservée à ceux qui l’aiment. »
La prière de Claire et ses sœurs est faite de louange et d’intercession.
« Louez Dieu, chaque fois que vous voyez de beaux arbres fleuris et feuillus. Faites de même à la vue des humains et des autres créatures afin que Dieu soit loué pour tout et en tout. »
François très malade fait un bref séjour à Saint Damien où il compose son cantique des créatures. Après la mort, le 4 octobre 1226 de son « père spirituel », Claire devra lutter seule pour défendre sa forme de vie. Pendant 17 ans, elle sera une fidèle interprète de l’héritage franciscain et plus particulièrement de la radicalité de la pauvreté évangélique.
Le 11 août 1253, entourée de ses sœurs et de quelques frères, Claire meurt heureuse en rassurant son âme et en louant le Seigneur :
« Pars en toute sécurité car tu as un bon guide pour la route.
Pars, Celui qui t’a créée t’a aussi sanctifiée. Il t’a toujours gardée et aimée d’un tendre amour, comme une mère aime son enfant. Béni sois-tu, Seigneur, toi qui m’as créée. »
Il y a alors quelque 150 monastères de Clarisses répandus en Europe et jusqu’en Terre Sainte.